Us et coutumes

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Des us et...

A ne pas faire : ABSOLUMENT

Il ne faut jamais planter ses baguettes dans son bol de riz, car un bol de riz au sommet en forme de pyramide dans laquelle sont plantées des baguettes, est l'offrande que l'on fait à un mort lors de funérailles.

A ne pas faire : suite

Ne pas envoyer ses voeux à une famille qui a perdu un proche dans l'année. A partir du mois d'octobre commencent à arriver des cartes-lettres servant de faire-part, annonçant la disparition d'un être cher et priant de s'abstenir d'envoyer des voeux cette année-là.

Ne pas apporter une plante en pot à un malade hospitalisé. Les racines signifient que le malade risque de s'enraciner à l'hôpital. N'offrir que des fleurs coupées.

Ne jamais pénétrer (monter) dans une maison sans se déchausser. Cette obligation rend difficile le port de chaussures à lacets ou de bottes. Les chaussettes ou les bas troués sont aussi fortement déconseillés...

Ne sortir des toilettes avec aux pieds les sandales réservées exclusivement à ce lieu. Cette mésaventure est devenue un des nombreux clichés réservés aux "étrangers" fraîchement débarqués au Japon.

Des coutumes

"O-seibo" et "o-chûgen"

O=seibô

Deux fois par an, à la fin de l'année et au début de l'été, les Japonais ont coutume d'offrir des cadeaux aux personnes envers lesquelles ils se sentent redevables, qu'ils souhaitent remercier ou au bon souvenir desquelles ils veulent se rappeler.
La période pour offrir les "o-seibo" s'étend de la mi-novembre à la fin décembre. A cette époque, la majorité des magasins ouvre un vaste rayon de produits variés qu'ils se chargent de faire parvenir aux heureux bénéficiaires dans le Japon tout entier. Le choix est étendu et souvent déroutant pour un nouvel arrivée : dans le rayon des produits alimentaires, des bouteilles d'alcool voisinent avec de la viande, du jambon ou du poisson, des fruits (il s'agit alors d'échantillons en plastique), du café, du thé, des algues et autres produits typiquement japonais, et des bouteilles d'huile... Mais si l'on préfére offrir de banals objets de consommation courante, qu'à cela ne tienne : serviettes de toilette , pantoufles, chaussettes, couvertures (de grande marque !), savonnettes, lessive et produits d'entretien sont aussi disponibles. Les prix vont de 1 000 Yen à environ 20 000 Yen, frais d'expédition inclus. Après avoir fait son choix et pris le ticket de référence y correspondant, on se dirige vers une des nombreuses tables où les employés du magasin prendront coordonnées de l'expéditeur et du destinataire. O-chûgen On peut aussi demander de joindre au paquet une sorte de message dûment caligraphié portant une des mentions diverses : "o-seibo", remerciements ("o-rei"), félicitations ("o-iwai"). Quelques détails importants à ne pas oublier : la marchandise vendue dans le rayon des "o-seibo" ne peut être emportée mais doit être livrée par le magasin. Il est possible de faire expédier pratiquement n'importe quoi dans quel que rayon du magasin que ce soit. Le prix de l'objet est toujours indiqué sur le paquet et donc connu du destinataire. Il faut donc éviter d'offrir des choses trop bon marché ou trop chères. Dans le premier cas, l'expéditeur risque de perdre la face et dans le deuxième, c'est le destinataire d'un cadeau au prix excessif qui se sentira géné et donc redevable envers son généreux donnateur. Il est impossible de conseiller un prix à respecter absolument car tout dépend des relations existant entre expéditeur et destinataire, mais un objet de l'ordre de 3 500 à 5 000 Yen me paraît une moyenne raisonnable.
Les "o-chûgen" (plus ou moins littéralement, "cadeaux pour s'assurer de la bonne santé d'une personne au milieu de l'année"), sont offerts au début de l'été (juin, juillet). Le choix des objets varie peu par rapport à celui de la saison des "o-seibo" et les formalités d'expédition sont les mêmes que celles décrites plus haut.

Origine La coutume d'offrir des Oseibo, dont le sens premier du mot est "fin de l'année" ("sei" signifie "année", "bo", autre lecture de "kureru", signifie "fin"), et des Ochûgen est ancienne. Cette offrande se faisait aux deux périodes de l'année où l'on rendait hommage aux anciens. A l'origine, il s'agissait toujours d'un don de nourriture - riz ou poisson - de la part des enfants à leurs parents, en gage de bonne santé. A l'époque de Meiji, la coutume s'étendit aux supérieurs hiérarchiques ou aux particulièrement bons clients. Cette coutume a peu changé au cours des ans dans le sens où le cadeau n'est jamais fait qu'à un égal ou à un supérieur mais jamais à un inférieur. Le choix s'est élargi, mais d'après une enquête effectuée auprès de femmes au foyer, il semble bien que les cadeaux les plus populaires restent toujours dans le domaine de l'alimentation, le café et la bière venant en tête des ventes. Certains magasins offrent cependant maintenant des "listes de cadeaux" qui permettent aux heureux destinataires de choisir l'objet de leur rêve parmi ceux d'un catalogue. Le rêve a cependant ses limites, puisque le prix est fixé àvance par le donnateur.

Quelques superstitions

chiffre 4 Le chiffre 4

En Japonais, 4 a deux lectures : "yon" et "shi". Or il se trouve que la lecture "shi" est l'homonyme du mot "mort", ce qui donne au chiffre 4 un goût de soufre particulièrement fort. Voilà pourquoi dans la plupart des hôpitaux, entre autres lieux, il n'y a pas de chambre 4, ni même quelquefois de quatrième étage (on passe directement du troisième au cinquième étage). De même, la vaisselle en coffret cadeau ne se vend jamais par unité de quatre pièces mais de cinq. Cette règle s'applique par ailleurs à pratiquement tous les objets d'usage courant (les fruits et les légumes peuvent échapper à cette règle). Il faut donc éviter d'offrir à des Japonais des objets par nombre de 4 sous peine de les inquiéter inutilement et de voir son cadeau peu apprécié.

chiffre 9 Le chiffre 9

Le chiffre 9 a lui aussi deux lectures : "kyû" et "kû". Mais la prononciation "kû" ayant aussi le sens de "douleur", "douloureux", "pénible", le chiffre 9 est lui aussi un mal aimé. Son influence sur la vie courante des Japonais a cependant moins d'importance que le chiffre 4. On se limitera simplement à éviter la prononciation "kû" au profit de "kyû".

Orientation

Pour les Japonais, dormir la tête orientée au nord est néfaste : en effet, ce sont les morts qui, pour atteindre le repos éternel, sont allongés la tête au nord.

Ongles

On dit que se couper les ongles le soir porte malheur. Cette superstition est fondée sur un jeu de mots en japonais.

Vie quotidienne

Les portes

Dans beaucoup de lieux publics les portes sont automatiques et s'ouvrent comme par magie à l'approche d'un visiteur. Cependant, dans certains endroits, les portes ne sont que semi-automatiques : il faut exercer une "légère pression de la main" (traduction de l'inscription en japonais) sur la poignée pour que Sésame accepte de s'ouvrir. Ces poignées sont des rectangles légèrement saillants placés horizontalement ou verticalement sur les portes au niveau de la main et sur lesquels est écrite, en japonais, l'explication de leur utilisation. Ne pas hésiter à appuyer sur ces bouton-poignées au risque de rester bloqué.

Attention aux portes des taxi ! Leur ouverture est commandée automatiquement par le chauffeur. Mieux vaut ne pas rester trop près de la portière arrière, sous peine de la recevoir dans le nez.

Les insectes

kabutomushi suzumushi Les Japonais éprouvent un intérêt voisin de la passion pour certains insectes.

  • Au printemps, les "kabutomushi", ou rhinocéros (homoeogryllus japonicus), sorte de gros coléoptères, que les enfants pourchassent sans merci pour les élever avec amour dans de petis bocaux en plastique. Les petits citadins malchanceux pourront satisfaire leur curiosité de futurs entomologistes en en achetant dans les supermarchés (près du rayon d'alimentation très souvent), par exemple.

  • En été, les lucioles ("hotaru") et les cigales ("semi").

  • les libellules ("tombo"), anonciatrices de l'automne, les grillons ("kôrogi") ou encore les "suzumushi" (littéralement, "insecte clochette") au chant cristallin.

  • De fin mai à fin septembre, les villes les plus grandes comme les villages les plus reculés bruissent jour et nuit du chant de milliers d'insectes et si la mélopée lancinante des cigales continue durant la nuit, c'est que la température est supérieure à 25 degrés et que la nuit est "tropicale".

A côté de ce bestiaire bruyant mais sympathique, le Japon est l'hôte de nombreuses autres créatures bien moins séduisantes :

  • les blattes ("gokiburi"), qui existent aussi en France mais apprécient particulièrement la touffeur des mois chauds japonais. Un grand nombre de produits, allant du banal insecticide aux boîtes collantes où viennent s'engluer les visiteurs trop curieux, se vantent d'en débarrasser cuisines et autres lieux.
  • les moustiques ("ka"), plaie également universelle. Cependant, les moustiques japonais peuvent être les vecteurs de la terrible encéphalite japonaise contre laquelle on vaccine les enfants à l'école (facultatif). Nul besoin néanmoins de paniquer à la moindre piqure : si le risque existe encore au Japon, il est minime comparé à d'autres régions d'Asie.
  • les scolopendres ("mukade"), à ne surtout pas confondre avec les innocents mille-pattes des régions tempérées. L'est de Nagoya, à la terre rouge, est particulièrement infesté par cette invasion rampante, dangereuse et répugnante. Les "mukade" ne sévissent pas seulement dans les jardins ou les bois ombreux mais ont pris l'habitude de pénétrer à l'intérieur des maisons (ils ne craignent pas les étages...) où ils sèment la terreur lorsqu'on les découvre accrochés au plafond ou rampant sur le sol. Ils ne dédaignent pas non plus les lits où ils peuvent se dissimulér, lovés entre les draps. Brrrrrr !!!!
    Leur piqure n'est pas fatale mais très douloureuse et dangereuse pour les personnes souffrant d'allergies. Il n'existe pas de remède miracle et seuls la patience et le courage viennent à bout de la douleur. Le kit anti-venin vendu en France contre les piqures d'insectes et les morsures de serpents (on peut le trouver aussi au Japon) offre une alternative à l'endurance, de même que les granules homéopathiques Apis Melifica 9 CH (que l'on NE peut PAS trouver au Japon).
    Comment éviter ou se débarraser de tels visiteurs, me demandera-t-on ? Que la personne qui possède la réponse se fasse connaître. Personnellement, après avoir essayé les insecticides les plus pestilenciels, j'ai renoncé et inspecte régulièrement, plafonds, sols, et huis de portes. Devant "l'ennemi", par contre, le remède le plus radicale est une bonne douche d'eau très chaude. Les "mukade" étant des animaux à sang froid n'y résistent pas. Devant un "mukade" installé au plafond cependant, il semblerait qu'une autre solution doivent s'imposer...

  • les chenilles velues (?) ("kemushi"), dont les piquants venimeux provoquent de fortes réactions cutanées.

Le Japon possède aussi bien sûr son lot de guêpes, frelons, puces, poux (que l'on attrape souvent dans les piscines) et autres désagréments naturels, auxquels les Européens sont habitués.