Fêtes et traditions populaires

Les traditions populaires, le plus souvent liées à la religion (shintoiste et/ou bouddhique), sont restées très vivaces dans un pays que certains croient, à tort, à la pointe du modernisme et devenu indifférent au passé de ses ancêtres. La plupart des Japonais, tout comme les Français dans les mêmes circonstances, ignorent l'origine des fêtes qu'ils célèrent, mais les respectent cependant "religieusement".
Vous trouverez ici des extraits du mémoire de fin d'études qu'une de mes étudiantes en 4ème année de sociologie, Rie MAGANE, a écrit sur "L'influence de la religion sur le caractère des Japonais et l'histoire de la religion au Japon". Le mémoire étant rédigé en japonais, j'en traduirai certains passages et, pour ceux qui possèdent un ordinateur qui le permet, je donnerai aussi accès au texte original.

Setsubun

"Setsubun est une fête où l'on chasse les démons aux cris de "Oniha soto ! Fukuha uchi !" ("Que sortent les démons ! Qu'entre le bonheur !")

. On appelle aussi cette fête "l'exorcisme des démons". A l'origine, Setsubun avait lieue la veille de chaque changement de saison, particulièrement à la veille du printemps, "Risshun", le 2 février, selon le calendrier lunaire. Cette cérémonie d'exorcisme pénétra au Japon, venant de Chine, à l'époque de Nara. A l'époque de Heian, elle devint une grande fête au palais impérial, où l'on chassait démons et esprits malveillants avec des arcs et des flèches. D'autre part, dans les sanctuaires et les temples, il était coutume, le soir de "Setsubun", de chasser les démons en leur jetant des gros haricots de soja ("daizu"), cérémonie que l'on appelle "mame maki". A l'époque de Muromachi, les deux cérémonies, impériale et religieuse, ne firent plus qu'une. C'est à l'époque d'Edô que la fête adopta la forme qu'elle a actuellement et se répandit parmi le peuple.

Ce jour-là, après avoir fait offrande au dieu de l'année de gros haricots de soja préalablement torréfiés, des personnes dont l'année de naissance correspond à l'année en cours et que l'on appelle "toshi otoko", jettent des poignées de haricots de soja aux cris de "Oniha soto ! Fukuha uchi !". Pour s'assurer bonheur et longue vie, il faut ramasser et manger un nombre de haricots correspondant à son âge (ou un supplémentaire)."

(De l'origine de l'utilisation de haricots pour chasser les démons : elle est fondée sur un jeu de mot entre "mame"="haricot" et "mame"="oeil du démon" ou "anéantissement du démon" , qui sont des homonymes de "mame=haricot".) "On dit que jeter avec force des haricots contre les démons, les fait disparaître. (...)

Au cours de cette fête de Setsubun, à la veille du printemps ("Risshun"), les souhaits des personnes qui se sont purifiées des souillures de l'année précédente, seront exaucés."

Pour le texte en japonais (ordinateur équipé pour décrypter le japonais indispensable !), cliquez ici.

Hinamatsuri (Fête des petites filles)

hina  dan La "Fête des petites filles" est célébrée le 3 mars. Les maisons où vivent des petites filles, sont décorées d'une sorte d'autel ("Hina Dan") oû s'alignent l'empereur et l'impératrice et toute leur cour. Ces décorations coûtent extrêmement cher et prennent une place considérable. Pour ces raisons d'espace bassement matérielles, on peut choisir de n'exposer que les deux personnages principaux, dont le prix n'a rien à envier aux encombrants "Hinan Dan".
hina  dan Le 3 mars, on mange des gâteaux en forme de losange, des "chirashi zushi", en buvant du "ama zake". La maison est fleurie de fleurs de pêcher.
La légende exige que les poupées soient rangées dès le 3 au soir, sous peine, pour la fillette de ne jamais pouvoir trouver de mari...

Le "Dan" de gauche vaut 3 800 000 Yen, tandis que celui de droite vaut 1 000 000 Yen.

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Kodomo no Hi (Fête des petits garçons)